L’Étranger de l’espèce

Agnès Villette est artiste-chercheuse, elle achève un PhD à la Winchester School of Arts, Southampton University, en Grande-Bretagne sur les archives liquides des accidents nucléaires dans les rivières de La Hague. Ses projets se déploient à l’intersection des Humanités Environnementales, des Nuclear Culture Studies et de la Culture Visuelle, dans trois longs projets multi-disciplinaires. Beta Bunker I et II interroge l'héritage de la Guerre Froide et les glissements de l'architecture militaire des bunkers vers d’autres usages: un data-center où héberger des crypto-monnaies échappant au contrôle des états ou en objets patrimoniaux. Beta Bunker II, en cours d'achèvement, utilise l'architecture close du bunker comme camera obscura pour produire une série de photographies en tirage unique sténopé, sur papier direct positif. Le troisième projet Landemer, est un roman policier de non-fiction basé sur un meurtre non-élucidé qui a eu lieu pendant la Guerre Froide, à Cherbourg. Enfin, Closer explore respectivement la ligne de côte vue depuis la France et depuis l'île Anglo-Normande de Guernesey, à partir des textes de Victor Hugo écrits pendant son exil. Conjuguant textes et photographies, ce projet interroge l'éloignement et le deuil à partir d’appareillages optiques traduisant la distance et la disparition. L'Etranger de l'espèce, un essai photographique au croisement de l'entomologie et de la photographie est son premier livre. Elle est également traductrice, L'Anthrobscène et autres violences de Jussi Parikka est sorti en 2020 chez TP WorkUnit, un second essai du même auteur, Insecte Média, sortira aux Presses du réel.